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2 juillet 2018 1 02 /07 /juillet /2018 21:28

        Il y a un mois, j’ai grandi d’un coup. Non pas par l’illusion purement numérique que représente la brusque mise à jour de notre âge tous les trois-cent-soixante-cinq jours, ni par le sens tout aussi symbolique que peut prendre une décennie supplémentaire, ni par la classique réalisation soudaine que le temps file et qu’il y a encore quelques anniversaires, mes convives portaient des cônes en carton estampillés McDonald’s sur la tête et des morceaux de gâteau au chocolat englués de jus d’orange en guise de maquillage.


        Non, c’est autre chose. Il y a un mois, en me levant, je n’avais pas grand-chose d’exceptionnel si ce n’est que je devais fêter mes vingt ans. Et puis je vous ai rejoints, et vous m’avez montré que j’étais à côté de la plaque. En fait, tout ça, c’était pour moi : les ballons, les serviettes, le pot commun plein à craquer, le mathusalem de vin rouge, le coq au vin, le pâté en croûte, les semaines de travail en cuisine à produire cette profusion si fine, si parfaitement préparée, déclinée en formes et en couleurs infinies, la cinquante-septième prise de la boulette par Gilles et Nicole, la brouette pleine de belles histoires, la traque sans relâche des amis pour les faire participer, les litres de café noir sur fond de nuit blanche versés sur Windows Live Movie Maker, les coups de téléphone de tous azimuts, et les milliers de bornes avalées pour rallier Francheville, Côte d’Or, et les accolades renouvelées, et les dizaines et les dizaines de mains qui claquent sur un ban bourguignon. Ce moment où je regarde autour de moi et comprends que tout ça, c’est pour moi, c’est comme autrefois passer la tête par la fenêtre en voiture et prendre deux-cents mètres-cube d’air dans la gueule. Je l’ai cherché, mais ne m’y étais pas préparé : et viennent le vertige, l’éblouissement et le soudain essoufflement. L'impression d'être bombardé, enveloppé et si enflé d’amour qu’on en triple de volume et s’en trouve élevé. C’est un coup si fort sur la poitrine que le cœur repart, si fort dans le ventre que les larmes montent aux yeux.


        Voilà pourquoi je peux dire que j’ai grandi d’un coup : je n’ai pas dégonflé. Tout ça, je l’ai emmené avec moi, et j’ai repris la départementale, puis le train, et suis monté dans l’avion, bien différent. Plus tranquille, plus fort : habité par la conviction que j’importe à ceux qui m’importent, avec dans mes mains l’avenir et derrière moi, vous tous, toujours.

 

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31 août 2015 1 31 /08 /août /2015 16:42

Bonjour tout le monde,

 

Hier et avant-hier, mamie Huguette et papi Raymond ont réuni toute la famille pour célébrer leurs noces de platine. Conscient qu'en gardant mes photos pour moi, je m'exposais à de sérieuses représailles de la part de certains (et surtout certaines), j'ai bravé les couloirs poussiéreux, les portes aux gonds rouillés, les toiles d'araignée et les publicités pour d'obscures marques de vêtements du blog pour venir partager avec un maximum de monde mon album de l'événement. J'invite d'ailleurs les autres personnes ayant pris des photos à en faire autant, puisqu'après tri mon propre album n'est pas très épais. La photo ci-dessous fait office de lien ; cliquez dessus pour le visionner et/ou le télécharger sur Picasa Albums Web.

 

Noces de platine Huguette et Raymond

 

 

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 19:40
Axel a accueilli Sofia à la maison

C'est avec un grand sourire qu'Axel a souhaité la bienvenue à sa nouvelle colocataire. En effet c'est en fin de matinée que Sofia a connu son foyer et toute existée à la découverte de ce nouveau cadre de vie s'est tout de suite plongée dans un profond sommeil. Il est vrai que jusqu'à maintenant celle-ci apparaît plus calme que son grand frère ne l'était, ce qui fût très apprécié par sa maman au cours des longues nuits d'hôpital. Ainsi Monserrath, bien que très fatiguée, semble un peu plus reposée qu'il y a 20 mois de cela. Elle s'apprête donc à entamer, une nouvelle fois, un long et éprouvant rétablissement, Sofia étant venue au monde en forçant la porte à la manière d'Axel.

On notera toutefois un choix de timing un peu différent puisque là où son frère a fait attendre sa mère plus de 24 heures en salle de naissance avant de montrer sa frimousse, notre petite princesse ne nous a pas laissé le temps de l'atteindre. C'est donc bien dans la voiture qu'elle a étendu ses 49 cm pour 3,09 kg en cette mémorable nuit du 25/04/15.

Nous vous embrassons tous

Alexis, Monse, Axel... et Sofia bien sûr

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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 18:50

14/08/2012

 

10ème jour : Welcome to the Jungle

 

     La partie hardcore de notre séjour commence, en toute logique, par un réveil aux aurores et un voyage inconfortable (à six sur une banquette), relativement long (trois heures) et dangereux (sans ceinture de sécurité) en songthaew, histoire de se mettre tout de suite dans le bain. Nous sommes rejoints par quatre espagnols et quatre allemands, qui comme l’observe très justement le JG fixent la moyenne d’âge autour de vingt-cinq ans. Notre petit groupe ne vient pas trop déséquilibrer cette moyenne, en définitive, puisque nous présentons les deux extrêmes de la série, le maillon faible, les personnes âgées et les jeunes enfants. Notre challenge sera donc de ne pas nous laisser distancer, de ne montrer que de la vigueur et du courage, et de faire voir aux jeunots/vioques (selon le point de vue) comment on s’y prend au pays du camembert. Car oui, on peut le dire sans honte ni pudeur, ici, c’t’un peu la France que nous représentons. Et pas n’importe laquelle : la France de François Hollande.

     Nous sommes également rejoints l’espace de cinq minutes par un monsieur averti (qui en vaut donc deux) et pétri d’expérience qui nous expose quelques règles de base à respecter pour éviter une mort lente et douloureuse dans la forêt – se badigeonner de crème à partir de seize heures, porter lunettes de soleil et couvre-chef, etc – ainsi que des astuces un peu plus spécifiques telles que mettre ses chaussures et ses vêtements dans un sac fermé pour la nuit sous peine de déranger un scorpion ou quelque insecte géant en les enfilant au petit matin. En effet ces adorables bébêtes ont la fâcheuse habitude de sortir de terre la nuit et de grimper dans les cabanes pour y trouver un petit coin chaud et coquet (généralement une basket) dans lequel elles rampent avec leurs pattes velues et se pelotonnent bien à l’aise.

     Rassérénés par ces précisions, nous continuons notre route. Alors que je tente d’ouvrir mon sac à dos, je vois furtivement un bout de métal s’envoler, libéré de sa petite soudure merdique, et le lacet me reste dans les mains. Mmmmh… Le test de solidité n’a pas encore commencé que ma besace commence déjà à se désagréger joyeusement.

     Nous arrivons vers midi au beau milieu de nulle part ; ça tombe bien, c’est notre destination. Chacun endosse son sac à dos bourré de tout ce qui peut être nécessaire lorsque l’on passe trois jours dans la forêt, le songthaew nous quitte et le groupe se met en route, Harry (ou Dirty Harry pour les intimes), notre guide, en tête, et un autre membre du staff moins bavard fermant la marche, un panier gigantesque sur les épaules.

     Première embûche : la traversée du cours d’eau. Chacun enlève ses sabots ou passe avec les fameuses chaussures ouvertes qui révèlent leur utilité dès les premières minutes, et c’est la première occasion de commettre une erreur fatale : garder ses sandales une fois le ruisseau franchi. Parce qu’avant la prochaine pause, on se retrouve rapidement avec la peau sympathiquement rabotée à divers niveaux et des ampoules grosses comme des olives. Je comprends mon erreur quelques mètres plus loin quand je m’aperçois qu’il n’y aura plus de cours d’eau à traverser et décide donc de changer de chaussures. Je laisse glisser mon sac de l’épaule sur l’avant-bras pour récupérer mes baskets accrochées aux lanières par les lacets et…Ah. Le sac était trop chargé, l’anse n’a pas supporté le choc de la chute de vingt centimètres épaule/avant-bras. Elle avait déjà craqué la dernière fois, mais là c’est fini, il ne reste plus que le petit cordon pour serrer/desserrer. Bon. Décidément, la qualité North Face laisse à désirer hein! À moins que…non…je me refuse à envisager une telle éventualité…et pourtant c’est bien la seule explication…ce sac ne serait pas un vrai North Face?! Mais le vendeur avait dit que…oh. Il m’aurait menti? Noooooon! Comment est-ce possible? Il avait l’air si gentil, et moi j’étais si naïf… Et me voilà, désabusé, désillusionné, désenchanté, pleurant sur la carcasse de mon sac tandis que le groupe s’éloigne lentement, m’abandonnant à mes tourments.

     Il faut pourtant marcher, ce qui reste de mon sac sur le dos, et le cordon de serrage/desserrage tient plutôt bien, ce qui me permet d’utiliser l’anse plus ou moins comme d’habitude. Dans ma hâte de rattraper le groupe je ne prends pas le temps de remettre mes chaussettes ; pour éviter les ampoules c’est…râpé, si j’ose dire. Le guide profite de mon exemple pour expliquer au groupe que ce qui se vend au Night Bazaar ressemble au vrai, a le goût du vrai, mais n’est pas du vrai. Ceci dit, je pense que tout le monde en est conscient ; ce que notre exemple révèle en plus c’est que non seulement c’est du faux, mais en plus ce qui est authentique dans ce sac c’est la qualité : ce n’est pas du vrai North Face, par contre c’est de la vraie merde.

 

     Nous nous arrêtons trois quarts d’heure plus tard pour…déjeuner! Ah! Bon! Ça c’est bien, ça c’est un repère inébranlable, quelle que soit la société, l’état, le pays, le continent, la planète, la situation économico-socialo-politique, on sait que tout va bien quand on a de quoi manger! Ici, le repas se présente sous la forme d’une grosse poignée de riz thaï cuisiné avec une sauce épicée, des morceaux d’omelette, de tomate et de la fameuse “plante dégueu”, le tout empaqueté dans une double couche de feuilles de bananier. Ce que j’appelle “plante dégueu” est un condiment végétal au goût, disons, puissant et particulier, que les thaïlandais prennent plaisir à disperser dans absolument tous leurs plats, surtout les plats de riz ou de nouilles, comme autant de pièges fourbes. Heureusement, il n’est dangereux que lorsque l’on mord dedans, comme le clou de girofle. En dessert : bananes. Tant pis.

     Tandis que le porteur/guide se grille un spliff de la taille d’une bougie de communion pour fêter l’allégement de sa cargaison, Harry entreprend une réparation rapide et maison de mon sac à dos, avec du fil et une aiguille, pour un résultat plus solide que l’original ; merci Harry.

 

     Nous nous remettons rapidement en route pour trois bonnes heures de marche dans une chaleur étouffante mais sans pluie et protégés généralement du soleil par la forêt, randonnée émaillée de pauses courtes mais régulières qui donnent l’occasion aux guides d’allumer d’autres pétards puis de jouer avec des cailloux ou de chanter “Frère Jacques, saucez les matines” en gloussant. Le soleil brille, les oiseaux chantent, les fourmis fourmillent, les T-shirts se mouillent, les fronts luisent, les cuisses se tendent et les talons frottent contre les chaussures tandis que les sacs semblent s’alourdir, tirant cruellement sur les clavicules. Notre groupe croise déjà quelques sympathiques spécimens de faune locale : les petits porcins trop vifs pour que je réussisse à les photographier qui nous suivront furtivement sur un petit kilomètre avant notre arrivée au camp, la grosse araignée aux couleurs bigarrées tendue au milieu du chemin sur une toile invisible (désolé pour la photo floue, vous aurez l’occasion d’en voir une plus nette – c’est l’éternel problème de la dynamique des grands groupes, on ne peut pas s’arrêter tranquillement pour prendre ses photos), et la grosse chenille urticante paisiblement camouflée sur son arbuste, à l’abri du regard des prédateurs. C’était sans compter sur The Unstoppable qui manque cruellement de confiance en son équilibre (d’où l’épisode qui lui a valu son surnom, cf. Road Book USA 2010) et s’accroche donc, dans les pentes de plus de 15%, à tout ce qui lui tombe sous la main, que ce soit une branche, une pierre, un pauvre randonneur…ou un tronc d’arbre. Elle finit, à force de tripoter tous les végétaux plus ou moins proches du chemin, par percer involontairement le subterfuge de l’animal, se blessant à cinq-cents mètres de l’arrivée.

     Elle se traîne finalement avec vaillance jusqu’à notre destination, faisant fi de la brûlure qui irradie de sa main, et nous découvrons notre base pour la nuit : un campement rudimentaire greffé au village de la tribu Karen, composé d’un dortoir, d’une salle à manger et d’une salle de bain, pour un ensemble une étoile et demie, selon Harry. Le dortoir est une grande cabane légèrement surélevée à l’ossature en bois, aux murs de paillasse semblables à des nattes de plage et au toit de tôles. La porte (en natte de plage également) s’ouvre sur un couloir central qui coupe l’unique pièce en deux, fait de quatre planches irrégulières et courbées par l’âge au début, puis sur la fin simplement de branches d’arbre larges, le tout laissant aisément voir, quelques centimètres plus bas, la terre et les diverses bestioles qui y cheminent, mammifères, volatiles, batraciens, coléoptères, annélides, formicidés, le tout produisant à partir de dix-huit heures un joyeux concert de crissements, aboiements, hurlements, coassements, hululements et caquètements. Des deux côtés du couloir sont alignés les “lits” : le sol est simplement plus régulier et surélevé d’une trentaine de centimètres, et couvert de tapis pour plus de confort. Dans cette optique de confort optimal sont également disposés des petits sacs de couchage et des toiles moustiquaires suspendues au-dessus des lits, bon certes elles sont trouées mais ce n’est pas grave, les insectes volants sont gros comme des ballons de foot dans ces contrées, et pour citer un pote à moi, they shall not pass (certes, la citation exacte est “you shall not pass” mais enfin bon essayez donc d’arrêter un moustique avec de la culture, il s’en fout il parle pas anglais). Qu’on vienne pas me dire, après ça, que c’est inconfortable! Dehors, la table et les bancs en planches, sous leur préau de bois et de tôles, constituent la salle à manger. Et enfin vient la salle de bain, qui pour une meilleure communion avec la nature ne se trouve pas dans le dortoir mais à l’extérieur, à ciel ouvert. Elle est délimitée par quatre murs de feuilles dont un pan se détache (la porte), et le sol y est couvert de branches pour éviter de patauger dans un marécage boueux ; en conséquence les ablutions nécessitent un certain équilibre puisque les branches ne sont pas aussi régulières qu’un carrelage, et ils n’ont pas pensé au tapis antidérapant motif canard. Le pommeau de douche se résume à un tuyau d’arrosage qui pend dans un coin.

     Dans ces circonstances, même Bébert le Puriste pourrait se laisser gagner par l’inquiétude concernant le dîner : va-t-on devoir chasser pour manger? va-t-on manger des plantes? brouter de l’herbe? va-t-on manger de petits asticots blancs et gras, grouillants de vie, avec leurs petits ergots à une extrémité qui créent ces chatouilles si particulières lorsqu’ils glissent dans l’œsophage? va-t-on manger? Contre toute attente, ce soir, c’est repas de gala. Des plats énormes et délicieux à base de riz, de légumes et de viande, et des boissons diverses (eau, sodas, Chang Beer). Sur la fin du repas, commence le concert : un grillon solitaire stridule quelque part dans les arbres, rejoint par un autre, puis un autre, et bientôt c’est toute la forêt qui entonne sa mélopée nocturne, alors que quelques crapauds joignent leurs croassements à l’ensemble, imités de temps en temps par un oiseau au hululement imposant.

     Pendant ce temps, The Unstoppable présente tous les symptômes qui apparaissent quotidiennement chez elle autour de vingt-et-une heures et qui annoncent à l’ensemble de l’entourage que ce n’est pas le moment d’entamer un tarot ou un film, aussi culte soit-il : baisse de la température corporelle, bras refermés autour de la taille, recroquevillement progressif généralisé du corps, paupières tombantes, yeux fixes et lointains et frissons continus. Le JG, quant à lui, observe l’augmentation régulière de la population de coléoptères et d’insectes volants dans son espace vital. C’est tant pis, je vais rester tout seul pour représenter les Frenchies pendant cette veillée de jeux, de chants, d’anecdotes et de tours de magie.

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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 20:03

Lorsque nous sommes allés voir Dominique quatre jours avant son grand départ,  Christian et  Jean-Pierre étaient au secrétariat pour se renseigner concernant les différentes modalités quant à la recherche d'une maison de soins palliatifs, toutes deux nous avons parlé...des sujets qui lui tenait beaucoup à coeur. Parmi ceux ci, Dominique désirait fortement  que nous nous rassemblions fin Aout à Prix, son souhait faire comme elle savait le faire et avec une petite messe...Ce fût fait , Christian a déployé toutes ses forces, n'a rien oublié, une organisation parfaite, sur trois jours, d'abord vendredi nous avons fêté l'anniversaire d'Axel une très belle journée pleine d'émotion, le samedi le grand rendez vous avec les voisins qui étaient tous présents, paella géante, l'ambiance était touchante et très gaie, conforme à la tradition Monserath a réalisé les deux gateaux à la broche avec Marie, le dimanche après la messe nous avons passé une belle journée autour d'un repas comme elle aimait,le tout arrosé de son champagne rosé préféré ...

Tout simplement, un grand merci Christian.

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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 20:04

13/08/2012

 

9ème jour :

 

    C’est une journée peu palpitante qui s’annonce : elle sera consacrée à l’achat des trucs et des machins nécessaires à la survie en milieu hostile, ici la forêt thaïlandaise que nous nous apprêtons à découvrir, avant qu’elle ne soit entièrement sacrifiée pour le commerce du teck.

    Une fois de plus (ça commence à devenir lourd), je reste au camp de base, pendant que le JG va se faire tailler un costume sur mesure. Comme ça, à l’époque, ça ne me touche pas particulièrement, mais en y repensant ça m’aurait bien fait plaisir de m’être taillé de Thaïlande avec un petit costard taillé à ma taille par un tailleur thaï. Mais bon, j’aurais pu le mettre six mois ou un an… Surtout qu’aujourd’hui, le costume du JG me va comme un gant.

    Les mesures prises et mes compagnons de retour, nous entreprenons de louer l’outil indispensable en Thaïlande, certainement un des moyens de transport les plus populaires : un scooter. En effet, face à la circulation chaotique et congestionnée des grandes artères thaïes ou au contraire aux petites ruelles encombrées, les locaux ont rapidement opté pour un engin vif et léger, capable de se faufiler partout ou presque : chaque feu rouge me fait l’impression d’un mélange d’eau et d’huile qui se décante en quelques secondes, les scooters remontant rapidement les files de voitures pour se placer au pied du feu, voire sur les passages piétons (qui dans tous les cas n’ont pas beaucoup plus de valeur qu’un bout de macadam lambda, comme nous l’avons détaillé précédemment à Bangkok). Je ne suis habituellement pas un fan inconditionnel du scooter, mais ici il n’y a pas de demi-mesure : c’est deux roues 50 cm³ ou voiture. Et puis j’ai l’impression que ces mignons petits chiottes en plastique ne déparent pas ici, peut-être parce qu’ils ne sont jamais bien loin de leurs origines… En tout cas, nous décidons de nous attaquer à l’enfer de la route asiatique, et nous poussons le mimétisme jusqu’au bout : tels d’authentiques locaux, nous nous entassons à trois sur l’engin et nous voilà partis, The Unstoppable recroquevillée tout à l’avant comme un bagage ayant une conscience aiguë du sol et de tous les obstacles (voitures, scooters, bus, charrettes, piétons, trottoirs) qu’une force supérieure prend un malin plaisir à placer devant notre roue avant de trente centimètres de diamètre et qui défilent particulièrement vite, et geignant “Oh là là...oh là là...oh là là là làààà!” à chaque virage ou dès qu’un nouveau piège se présente, ou bien lorsque le JG mort de rire essore un peu trop la poignée, ou tout simplement pour évacuer la pression.

    Notre expédition a pour but d’acheter du Micropur ou n’importe quel produit destiné à purifier l’eau, une mesure de précaution pour pouvoir survivre dans la jungle si nous arrivons à court d’eau potable. Le problème, c’est que ce type de produit est assez impopulaire auprès des pharmaciens, les Thaïlandais étant plutôt sensibles au sujet de l’eau potable. Ils n’apprécient pas beaucoup que des touristes remettent en cause la qualité de leur eau. Nous avons donc eu droit à deux types de réaction : le pharmacien pas trop susceptible, qui nous explique que peu de pharmacies vendent ces produits parce qu’il n’est pas très populaire, et qu’on peut boire l’eau de Thaïlande sans risque, et le pharmacien un peu plus chatouilleux. Ce dernier se reconnaît facilement ; lorsqu’on lui pose la question, son visage ouvert et souriant de commerçant se transforme sensiblement : les coins de sa bouche s’affaissent, ses sourcils retombent, ses paupières se ferment à moitié, et ses yeux te clouent sur place, t’épinglent, te figent...tu sens un frisson te courir sur l’échine de bas en haut comme un répugnant scolopendre, croisant le chemin d’une goutte de sueur glacée qui dévale la courbe de ton dos arqué, tendu…sa moue semble se mettre lentement en mouvement, ses lèvres s’ouvrent comme dans un effort intense et il finit par cracher dans un souffle les mots qui l’empoisonnent. Ils ont pas ça ici, désolé. Puis il tourne sur ses talons et va s’occuper de clients moins chiants. Son cousin, le serveur de restaurant, a par ailleurs une réaction assez similaire, à ceci près qu’on demande rarement du Micropur en dessert ; chez lui c’est la formule magique “drinking water” qui produit cet effet-là, et ses lèvres pincées laissent alors échapper un “OK, water.” Enfin toujours est-il que de pharmacie en pharmacie, l’évidence se fraye lentement un chemin dans nos esprits frustes : “ils ont pas ça ici”. Le Micropur, on peut se l’arrondir.

 

    Qu’à cela ne tienne : mangeons. Une bonne petite salade niçoise de chez Francette (oui je me nourris exclusivement de salades parce que les burgers, les pizzas et les restaus en tous genres, ça commence à bien faire, et j’ai l’impression que mon ventre cherche à fuir mon pantalon et me tire vers le bas) devrait calmer notre frustration.

 

    L’après-midi, nous enfourchons à nouveau notre bête pour nous rendre au Pantip Plaza, un grand centre commercial qui vend plus ou moins de tout, mais particulièrement des spécialités asiatiques tels que les textiles pas chers et surtout les bidules  électroniques d’importances diverses allant de “relativement utile” à “fondamentalement inutile”.

    Ainsi s’écoule l’après-midi, au rythme des bidules en plastoc, des machins en caoutchouc, et des trucs en coton. Un petit stand propose des outils destinés à la survie en forêt : boussoles pas chères, petits canifs pas chers, nécessaires à pique-nique pas chers. Nous parvenons jusqu’au IT City, qui comme son nom l’indique est consacré à “l’équipement high-tech”, en Français “la merdouille électronique”. Je passe devant les smartphones pas chers, n’accorde pas un regard aux laptops pas chers, ne relève pas la présence de tablettes pas chères, remarque à peine les casques pas chers, dédaigne les télés pas chères, ne perçois même pas la présence des décodeurs pas chers. Je me meus avec agilité, évitant tous ces pièges sournois tendus par le maître des lieux. Je me fraie un chemin à travers les forêts de câbles inextricables, je n’ai cure des tribus de disques durs. Lorsque, soudainement, au détour d’un couloir, je l’aperçois. Un piédestal est érigé à quelques mètres, éclairé par la douce et chaude lumière d’un projecteur. À hauteur de visage, le piédestal se prolonge en une vitrine cubique dans lequel Il somnole paisiblement : un mignon petit reflex Nikon à l’élégante et ergonomique robe noire. Alors que je m’approche avec méfiance, il ouvre grand son œil unique 18-55 mm et m’observe avec curiosité. “Aaaaaachète-moiiiii” semble-t-il me dire en forçant sa petite voix douce et grêle, encore enrouée de sommeil. “Aaaaaaaachète-moiiiiii, avec un intervallomètre professionnel réglable à volonté, et pas une fonction gadget qui prend au minimum une vue toutes les trente secondes… Je supporte le PTP... Tu pourras prendre une vue toutes les cinq secondes et faire des timelapses fluiiiides…si fluiiiiiides…” Son œil large et profond me fixe intensément et sa pupille se dilate un peu plus chaque seconde tandis qu’il ajoute : “Achète-moi, et tu pourras prendre des photos des étoiles…achète-moi tout nu, et prends un téléobjectif avec, pour que j’aie la vue qui porte...tu pourras prendre de si jolies photos animalières… Prends aussi un sac à dos, ça fera plus pro…et aussi un objectif grand-angle, et puis un macro… Aaaaaachèèèèèèèèète-moiiiiiiiii…” Je sens alors une présence à mes côtés ; c’est le JG que je n’ai pas vu arriver et qui lâche, laconique : “Ouais, ben tu peux toujours courir.” Mmmmh, sacré JG…un gestionnaire de trésorerie plus efficace qu’un cerbère, heureusement qu’il est toujours là pour m’empêcher de trop rêver, toujours caché à quelque détour de mon porte-monnaie pour me mordre sauvagement un doigt ou deux. Tant pis. Je vais me consoler en achetant un gadget inutile à cinquante centimes, ça fera vivre le commerce local. Au hasard…un lecteur de cartes-mémoire. Ça peut servir, si je veux envoyer des photos à la famille avec un PC d’ici qui n’a pas de lecteur de cartes.

 

    Et voilà, l’après-midi est passé aussi vite qu’un mouton devant un kebab, avec ces histoires, et vient à nouveau le temps de manger ; ça y est, je vous vois venir, et j’entends déjà Bébert le Puriste “ouais, bah si c’est encore pour aller bouffer dans un truc d’amerloc ça valait le coup de payer des billets d’avion, c’est quoi la prochaine étape, le tour du monde des Macdos? Nan mais j’vous jure si c’est pas malheureux”. Que nenni, mon fielleux compagnon : ce soir, c’est spécialités locales! Nous partons donc le nez au vent, sans Routard monsieur parfaitement, avec la ferme intention d’arrêter de jouer les rigolos et de manger dans un vrai truc. On peut se vanter d’avoir eu un sacré pif pour tomber sur le Lemongrass (Citronnelle en bon français, mais c’est nettement moins classe), établissement moderne à l’ambiance très décontractée et sympa qui propose pour des prix allant de deux à quatre euros des spécialités locales : pad thaï au miel, nems végétariens aux nouilles, et en dessert une coupe composée des sorbets à la noix de coco et de nems à la banane. Bon, clairement, je déconseille fortement aux anti-sucré salé endurcis, et je sais qu’il y en a au moins un parmi mes lecteurs. Mais pour les autres, si vous passez à Chiang Mai un de ces jours, c’est comme le Grand Palais à Bangkok ; il faut y faire un tour, quitte à faire un détour.


    Pour finir, le JG se fend d’un superbe sac tout pareil que les deux North Face achetés deux jours plus tôt, sauf qu’il y a écrit deuter dessus, et d’une superbe paire de chaussures ouvertes rappelant fortement les Birkenstock (qu’il a en horreur, mais ça fait partie du paquetage recommandé). Bon, ben on verra rapidement si tout cet authentique matos du Night Bazaar est à la hauteur de la forêt thaïlandaise…demain : trek!

 

Photos!

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 19:00

12/08/2012

 

8ème jour : Éléphants savants et masseurs aveugles

 

 Trois mètres de haut, six mètres de long, quatre tonnes, un seul organe de préhension de cent kilogrammes : déjà là, ça en jette. Mais ne vous y trompez pas : le potentiel d’envoi de purée de l’éléphant d’Asie ne s’arrête pas à des faits bassement physiques. Sachez en effet que derrière ce petit œil qui semble si peu vif, perdu au milieu d’une énorme caboche grise, se cache un intellect insoupçonné. C’est justement ce dont nous allons être témoins aujourd’hui, dans un des nombreux parcs à éléphants de Thaïlande.

 En Asie, on ne badine pas avec l'éléphant. À l'origine, il n'était qu'un moyen de transport plutôt badass (récemment interdit du fait de l'industrialisation, puisqu'il cohabite relativement mal avec les voitures), par la suite il est devenu un artiste du divertissement, mais de tout temps il a été respecté et même considéré comme vénérable en Asie. Traditionnellement, un homme, le mahout ou cornac, est lié à un éléphant pour la vie, à la fois en tant que maître, guide et soigneur ; c'est en Asie que cette relation fusionnelle est la plus développée.

 Retrouvons donc nos trois héros (c'est nous, chouette), devant l'entrée du parc, frais comme des gardons, sur le coup des huit heures et demie du matin. Nous nous munissons immédiatement d'un stock de bananes et de segments de canne à sucre afin de nourrir les bébêtes. En effet, le spectacle des éléphants a lieu à un horaire précis et nous avons presque une heure devant nous. Nous arpentons donc tranquillement la voie principale, quasiment seuls pour le moment, et faisons notre première rencontre : un éléphant et son cornac. La bête est dressée pour poser un chapeau sur la tête des touristes de passage, le tasser un peu par quelques légers coups de trompe, puis le récupérer. Tout ce qui lui est offert, elle le saisit à l'aide de sa trompe avec une agilité impressionnante. The Unstoppable lui tend une banane, aussitôt gobée, puis un segment de canne à sucre, instantanément croqué, et le JG lui tend… un billet de cent ?! Mais oui, c'est bien ça. Cet homme, qui est pris de tremblements spasmodiques et se couvre de plaques rouges à chaque fois qu'on lui tend l'addition au troquet du coin (remarquez qu'en Rhône-Alpes, le café coûte 65 baht), est en train d'offrir un repas au restau à un pachyderme de passage. D'accord. Passé le choc initial, la vraie question est : comment l'animal va-t-il réagir ? Va-t-il gober le biffeton ? Ça la foutrait mal, quand même. Sa trompe jaillit comme un serpent, s'empare prestement de la coupure et…la tend à son mahout. La classe. Nous prenons quelques photos avec la bête quand soudain, horreur ! malheur ! le lieu est envahi par une bande de niards ! Nous battons donc en retraite et, désœuvrés, nous installons à une petite table ombragée dans l'attente du début officiel des festivités.

 Et le voilà déjà, après cette courte ellipse narrative ! Les visiteurs, beaucoup plus nombreux qu'à notre arrivée, commencent à s'agiter tandis que les éléphants fendent la foule, guidés par leurs mahouts. Les masses se mettent en mouvement, suivant ces duos faciles à repérer jusqu'à un petit pont en surplomb de la rivière qui traverse le parc. C'est l'heure du bain ! Eh oui les ablutions quotidiennes des éléphants font partie du spectacle : ils se renversent dans l'eau sur le flanc, laissant simplement dépasser leur trompe pour respirer (bien pratique d'avoir un nez de deux mètres, ça fait tuba), et leur peau épaisse passe du gris poussiéreux à un noir luisant tandis que leurs cornacs leur frottent la cuirasse à l'aide de brosses à récurer, et que les visiteurs massés sur le pont les mitraillent à coup de Nikon. Ils en profitent pour déféquer allègrement dans le cours d'eau, on comprend alors l'utilité des trois ou quatre dames postées en contrebas avec des paniers d'osier, un rôle à la fois aussi indispensable et peu gratifiant que celui du papier hygiénique. Tout mon respect.

 Après ce court prélude, nous passons directement au véritable spectacle, qui aura lieu sur un petit terrain sablonneux et caillouteux. Les tours s'enchaînent comme au cirque, sans transitions, sous les rires, les « Oooooh... », les « Wouaaaah... » et même quelquefois les brusques inspirations interloquées du public qui font chuter un instant le taux de dioxygène de l'air environnant ; le coup des chapeaux, seul tour qui puisse être exécuté sur un autre sujet que le mahout lui-même et auquel nous avons déjà eu droit, quelques tours de cerceaux avec leurs trompes, puis une ou deux acrobaties : les éléphants se couchent sur les flancs pour laisser leurs maîtres leur monter dessus, se cabrent, et enfin s'accroupissent, le genou gauche à terre, l'autre remonté dans un angle à quatre-vingt-dix degrés, la patte avant droite posée sur le genou relevé et la patte avant gauche perpendiculaire au sol (c'est probablement difficile à concevoir mais c'est une posture que tout le monde connaît, imaginez que vous êtes un(e) vieux/vieille chasseur/euse chevronné(e) coiffé(e) d'un Stetson qui s'agenouille pour observer les traces de quelque animal sauvage) tout en supportant les cornacs en équilibre sur leurs trompes, qui leur permettent d'ailleurs de soulever jusqu'à trois-cents kilogrammes grâce aux trente-mille muscles qu'ils comportent – contre cinq-cents dans tout le corps humain. Les pachydermes entreprennent ensuite une petite séance de tirs au but, puis vient le clou du spectacle. Sous le regard interrogateur de l’assistance, les cornacs installent sur scène des chevalets garnis de toiles vierges tandis que les bêtes y amènent des boîtes à outils métalliques. Les yeux du public passent de l’interrogation à l’incrédulité lorsque les éléphants se munissent d’un pinceau modifié pour être facilement saisi par une trompe, puis de l’incrédulité à l’ébahissement lorsqu’ils se mettent à décorer délicatement des toiles pour y faire apparaître des bouquets de fleurs, des silhouettes d’éléphants ou même des paysages de montagne. Si vous êtes intéressés par la perspective de dire “Ah, ça ? Oh, c’est une petite bricole que j’ai ramenée de Thaïlande, je me suis dit que ça rendrait bien dans le salon. L’artiste ? Ah, je ne me souviens plus de son nom, un sympathique petit éléphant d’Asie…” et de briller un peu par une petite anecdote, vous pouvez acheter ces toiles dans la boutique à souvenirs. Mais c’est pas donné.

 

 Wouh, trop d’exotisme dans cette matinée! Elle est bien loin, notre belle France. Où sont passés les pigeons, les tickets de bus à cent baht, le volant à gauche, les grosses cylindrées, les boulangeries, les tuyaux, la grande échelle? Qu’est-il advenu de l’administration à la con, des politiciens assassins, du métro crado, des gens méchants, des regards goguenards, des têtes pas nettes, des yeux vitreux? Des psychotropes légaux et de la police municipale? Que deviennent le football, la politique, le doux mélange des deux? Johnny, Nagui, Cauet, Sébastien Patoche? Les jurons aussi variés qu’originaux? Que se passe-t-il dans la Maison des Secrets? Les Feux de l’Amour sont-ils toujours aussi ardents? Quatre mariages suffisent-ils pour une seule lune de miel? Qui veut gagner des millions? Gégé dit “L’Aventurier” plongera-t-il avec Nadège? Reverrons-nous un jour la tour Eiffel, le Pont des Arts, la place Bellecour? La fête du travail, de la musique, des lumières? Du bois, de la pomme, du citron? Que sont devenus le coq au vin, le bœuf au vin, le canard au vin, le lapin au vin, le chevreuil au vin, les diots au vin, les patates au vin, les poires au vin, la confiture au vin, les pots-de-vin? Quid du comté juraflore, du camembert qui pue, du Saint-Marcellin qui coule? Du jambon, du saucisson, du pâté, des rillettes? De la saucisse de Morteau, de Toulouse, de Strasbourg, de la saucisse crue, sèche, fumée, naturelle ou industrielle? J’ai envie d’une baguette. Mais...que vois-je? Quel est ce bâtiment dont les murs chatouillent ceux de notre hôtel? Le...French Guesthouse et son restaurant “chez Francette”? Duck confit, beef bourguignon, chocolate mousse et...la traditionnelle baguette de pain! Les Dieux nous envoient un message. À l’abordaaaaaage!

 

 Après nous être soignés à l’aide des salades au saumon de “chez Francette” et nous être littéralement battus comme des chiffonniers pour le quignon de la minibaguette de 25 centimètres (du petit pain blanc aux sucres rapides, mais frais et à dix mille kilomètres de la maison, ça fait bien plaisir) fournie avec le repas, nous retournons à notre camp de base (quatorze secondes de marche environ) pour prendre un peu de repos.

 Mon après-midi sera peu enrichissant, puisque je le passerai à regarder pour la cinquième ou sixième fois un certain long-métrage de Disney mettant en scène des pirates soit très mignons qui se marient de manière tout-à-fait réaliste en plein combat à l’épée, soit très moches qui tiennent absolument à avoir un capitaine.

 Celui de mes compagnons en revanche est nettement plus intéressant, mais je peux difficilement le relater, n’en ayant pas fait l’expérience. Par ailleurs, tout ce que j’ai réussi à tirer du JG se trouve dans mes enregistrements audio, à peu près en ces termes :

“Vous êtes allés vous faire masser. Est-ce qu’on pourrait avoir un témoignage?

- Témoignage.

- Elle est bonne celle-là.

- C’était très bien.

- Mais qu’est-ce que vous avez fait?

- On est restés allongés pendant qu’on se faisait tripatouiller.

- Raconte l’histoire de ton masseur.

- C’tait un masseur aveugle.

- Oui?

- Qui n’y voyait rien. (sept secondes de blanc) Avec une moustache. Et des grosses mains poilues.”

Vous savez tout : ils se sont fait masser par des masseurs aveugles moustachus aux mains poilues qui n’y voyaient rien. The end.

 

 Ah non, il faut tout de même que je précise où on est allés manger, ou vous allez croire qu’on s’est laissés mourir de faim. Car non, nous ne sommes pas de ces pleutres que la pluie arrête! Nul n’est capable de nous stopper, ni Cléopâtre, ni la pluie, ni la grêle, ni les sauterelles, lorsque sonne l’heure sacrée du manger et que nous nous mettons en chasse. Nous avons donc courageusement enfilé nos k-ways transparents informes et marché longtemps, longtemps, jusqu’à un petit restau bondé où nous avons attendu longtemps, longtemps, avant d’avoir à manger. La qualité fut, comme promis, digne d’un restaurant gastronomique. Malheureusement, la quantité aussi.

 

Photos!

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 12:11

Il y a tout juste un mois, Dominique nous quittait. Son passage dans l'Autre Monde nous a causé, à nous qui sommes restés sur la rive, beaucoup de chagrin. Sa voix, son rire, sa joie de vivre, ses "coups de gueule", qui faisaient d'elle qui elle était, sont dans nos mémoires et dans nos coeurs et nous manquent beaucoup.

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 19:54

11/08/2012 

7ème jour : Tomb Raider

Encore une nuit qui s’achève sur une note agitée, avec notre JG qui fait de nouveau des siennes avec son précieux sèche-cheveux compatible dans le monde entier (bon, ça veut bien dire qu’on a le droit d’utiliser un sèche-cheveux même à Bangkok hein!) ; je vous raconterai donc cet épisode comme je l’ai perçu :

(6 heures du matin)… … … VVVVVVIIOUUUUUUUUuuuuu!… Gnéééé kesseussé ce bruit? Mais kesskifé? Oooh le rev’là avec son engin du diable… M’enfin mais qu’est-ce qu’il vient foutre dans mon lit? Bof, m’en fous tiens…

(et un quart d’heure plus tard)… … … Gniaaah kesskyia encore?!

“Rââââââh, j’crève de chauuuuuud… Faut faire quelque chose c’est plus possible!”

Bon comme vous le constatez c’est quelque peu décousu, mais c’est comme ça que je l’ai vécu. Enfin bon, en médiateur du conflit pour le monopole climatique de la chambre, je finis par couvrir le JG de ses deux ou trois couvertures pour qu’il lâche son sèche-cheveux. Enfin bref, laissons-nous dormir tranquille pour entrer dans le vif du sujet.

Comme le titre l’aura suggéré aux plus cultivés d’entre vous (que les autres ne se sentent pas lésés, Google est votre ami), aujourd’hui sera une journée plus axée contact avec la nature sauvage que centres commerciaux et boissons cacaotées. En effet, à l’instar de la sympathique Miss Croft, nous allons aujourd’hui explorer de ténébreuses cavernes et faire la connaissance de quelques animaux typiques. Mais avant cela, pas de panique : petit-déjeuner (n’allez pas croire que Lara ne mange pas avant de partir)! Et c’est ici que nous rencontrons notre première difficulté, parce que sinon je ne me serais pas cassé la nénette à vous parler du petit-déjeuner (pas fou, non plus). Eh oui, c’est connu, les aventuriers, y a toujours un sombre trou de balle pour leur mettre des bâtons dans les roues à tous les niveaux (si je puis poursuivre mon analogie) ; ici c’est l’infâme serveur qui contrarie déjà, aux premières lueurs de l’aube,  (dix heures du matin) notre Unstoppable qui ne l’est justement qu’après avoir bu son demi-litre de café. En effet, l’ignominieux saligaud se permet de ne lui apporter le breuvage salvateur…que cinq bonnes minutes après ses toasts! Horreur! Malheur! Fort heureusement, nous parvenons à la convaincre de ne pas commettre l’irréparable, mais on ne lui enlèvera pas de l’idée que les toasts, on les apporte avec le café, parce que maintenant ils sont tout froids. En plus, l’était mauvais son café. Enfin, si on me demandait mon avis, bien que ce ne soit pas le cas, je dirais que les oeufs étaient excellents, les toasts grillés bien comme il faut et le bacon comparable à celui du Chinatown Hotel. J’appose donc mon coup de tampon ; Sira Boutique Hotel : approuvé!

Bon allez, c’est pas le tout mais avec toutes ces histoires, il est déjà onze heures, c’est pas digne d’aventuriers ça! Nous louons donc une voiture pour aller à l’Elephant Training Center de Chiang-Dao Chiang Mai. Ça en jette, hein? Ouais, là on sent qu’on va en avoir pour son argent, qu’on va découvrir ces majestueux animaux de quatre tonnes et partager un moment avec eux! “Désolé, y a pas d’éléphants. Par contre vous pouvez rentrer si vous voulez, mais vous ne pourrez pas faire de balade.” Mh… Ne nous laissons pas démonter, ce n’est qu’un léger changement de programme : Gégé, raye “balade à dos d’éléphants d’Asie” et mets “exploration gratuite du terrifiant parc à éléphants fantôme de Chiang-Dao”!

Allez, c’est parti : nous traversons le vieux pont de singe tremblant et craquant qui surplombe la rivière maudite (on raconte qu’elle charrie encore les os de touristes égarés) avant de pénétrer dans le parc avec ses anciens enclos laissés à l’abandon ; la nature a repris ses droits sur ce lieu redevenu sauvage et à présent seules les fourmis circulent en toute liberté sur les chemins autrefois réservés aux êtres humains qui désertèrent le parc après l’accident. Après quoi les éléphants, comprenant qu’on les avait abandonnés, finirent par briser leurs chaînes et détruire leurs enclos à la force de leurs défenses avant de fuir dans la forêt pour retourner à la vie sauvage. Quelques libellules bourdonnent paresseusement dans l’air chaud et humide, éclairées par intermittence sous les rayons de lumière qui parviennent à traverser l’épaisse couche de feuillages tendue par les arbres au-dessus de ces terres oubliées. Les plus faibles de cette armée de soldats végétaux qui protègent le parc de la vue de l’homme gisent au sol, terrassés par un animal sauvage ou fendus en deux par un éclair furieux. Les seuls vestiges d’activité humaine sont ces petites cabanes abritant des toilettes poussiéreuses, laissées à l’abandon ; les araignées y ont tendu leurs nids et leurs pièges dans lesquels se débattent fébrilement des moucherons condamnés. La nature suit son cours comme un fleuve indolent et...oh tiens regarde, un éléphant! Prends vite des photos! Regarde il boit! Waaaaaah… Vas-y donne-lui une banane! Ooooh… T’as vu sa trompe? Ah, y a un monsieur. Tiens, il est bien nerveux. Bon ben au revoir monsieur l’éléphant.

Enfin bref, on aura visité un joli site et vu deux ou trois éléphants gratuitement, ce qui n’est déjà pas mal, et puis pour le coup on aurait difficilement pu se plaindre qu’il y avait trop de monde. Par contre, un petit pincement au coeur pour le JG qui ne connaissait pas le principe du pont de singe (ce fameux pont flexible tout en cordes et en lattes de bois, comme dans Shrek) et était donc persuadé qu’il allait traverser un pont avec plein de singes dessus.

Nous nous remettons en route dans l’espoir de trouver un autre parc à éléphants et il s’avère que notre plan B est fermé l’après-midi, bon tant pis, puis il se met à pleuvoir, et là on sent que la situation commence à nous échapper. Cependant, pas d’inquiétude : nous sommes passés maître dans l’art de l’organisation et notre programme est flexible. De plus, notre deuxième activité de la journée ne nécessite pas de climat particulier : les grottes de Chiang Dao.

Thum Phranon Cave, 360 mètres, des salles immenses, des escaliers, des bouddhas, des stalactites, des stalagmites, diverses sculptures naturelles de pierre, des chauves-souris et des criquets par centaines, une chaleur encore plus étouffante que celle de Bangkok et un éclairage à la lampe à gaz. Je pense qu’ici les photos seront plus évocatrices qu’un long discours tel que “On a marché, puis on a descendu les escaliers, puis on a remarché et après on est passés dans un trou”, je vous laisse donc les apprécier. Non vraiment, appréciez-les parce que d’une part j’étais content d’avoir trouvé une vitesse d’obturation qui rende bien compte de l’ambiance et qui trouve l’équilibre entre la photo bien nette mais beaucoup trop sombre, la photo bien lumineuse mais avec un tel flou de bougé qu’on dirait de l’art abstrait et la photo avec flash sur laquelle on voit tout mais qui rend un effet un peu sale et ne respecte absolument pas l’ambiance (j’ai utilisé celle-là une ou deux fois pour rendre compte de la taille de la grotte), et d’autre  part parce que je me suis fait regarder de travers tout du long parce que je retardais tout le monde avec mes photos, en particulier quand j’ai galéré pour changer la batterie à moitié dans le noir.

Pour finir cette journée en beauté, nous faisons à nouveau escale au Duke’s, et cette fois-ci nous optons pour des burgers! Tsss...Deux jours de suite à manger dans un truc d’occidental à l’estomac fragile… De quoi faire râler Bébert le Puriste, mais rassurez-vous, pour  plus d’authenticité, nous avons fait comme tout le monde en allant chiner au Night Bazaar! Des centaines d’étals proposant de superbes bitonaux en plastique multifonctions, des objets que on sait jamais ça peut servir tels qu’une boussole ou une montre, les toujours très prisées armes blanches, du canif au shuriken, des lunettes de soleil, des bijoux et même des trucs utiles comme ces valises Samsonite, ces chaussures Birkenstock ou ces sacs North Face, des produits bien entendu à 100% authentiques produits par une main-d’oeuvre qualifiée dans la joie et la bonne humeur. Ils auraient presque pu nous avoir avec de faux sacs à dos, mais on nous la fait pas à nous : on a demandé!

“C’est des vrais les sacs là?

- Ah oui oui!”

Bon alors tu vois, puisque le monsieur dit que ses sacs sont des vrais! Allez, j’achète! Et nous voilà partis, arborant fièrement nos nouveaux sacs à dos avec écrit North Face ou Deuter dessus.

Photos!

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 14:20

C'est avec une immense joie que nous vous annonçons une future naissance. Charly et moi acccueillerons un petit bout pour la rentrée de septembre. Il s'agirait à priori d'un petit garcon (confirmation à la prochaine échographie). Pour vous faire patienter voici une petite photo...

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