Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 juillet 2018 1 02 /07 /juillet /2018 21:28

        Il y a un mois, j’ai grandi d’un coup. Non pas par l’illusion purement numérique que représente la brusque mise à jour de notre âge tous les trois-cent-soixante-cinq jours, ni par le sens tout aussi symbolique que peut prendre une décennie supplémentaire, ni par la classique réalisation soudaine que le temps file et qu’il y a encore quelques anniversaires, mes convives portaient des cônes en carton estampillés McDonald’s sur la tête et des morceaux de gâteau au chocolat englués de jus d’orange en guise de maquillage.


        Non, c’est autre chose. Il y a un mois, en me levant, je n’avais pas grand-chose d’exceptionnel si ce n’est que je devais fêter mes vingt ans. Et puis je vous ai rejoints, et vous m’avez montré que j’étais à côté de la plaque. En fait, tout ça, c’était pour moi : les ballons, les serviettes, le pot commun plein à craquer, le mathusalem de vin rouge, le coq au vin, le pâté en croûte, les semaines de travail en cuisine à produire cette profusion si fine, si parfaitement préparée, déclinée en formes et en couleurs infinies, la cinquante-septième prise de la boulette par Gilles et Nicole, la brouette pleine de belles histoires, la traque sans relâche des amis pour les faire participer, les litres de café noir sur fond de nuit blanche versés sur Windows Live Movie Maker, les coups de téléphone de tous azimuts, et les milliers de bornes avalées pour rallier Francheville, Côte d’Or, et les accolades renouvelées, et les dizaines et les dizaines de mains qui claquent sur un ban bourguignon. Ce moment où je regarde autour de moi et comprends que tout ça, c’est pour moi, c’est comme autrefois passer la tête par la fenêtre en voiture et prendre deux-cents mètres-cube d’air dans la gueule. Je l’ai cherché, mais ne m’y étais pas préparé : et viennent le vertige, l’éblouissement et le soudain essoufflement. L'impression d'être bombardé, enveloppé et si enflé d’amour qu’on en triple de volume et s’en trouve élevé. C’est un coup si fort sur la poitrine que le cœur repart, si fort dans le ventre que les larmes montent aux yeux.


        Voilà pourquoi je peux dire que j’ai grandi d’un coup : je n’ai pas dégonflé. Tout ça, je l’ai emmené avec moi, et j’ai repris la départementale, puis le train, et suis monté dans l’avion, bien différent. Plus tranquille, plus fort : habité par la conviction que j’importe à ceux qui m’importent, avec dans mes mains l’avenir et derrière moi, vous tous, toujours.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

J
C'est magnifique mon amour. Tu nous manques. L'important reste que tu vives ta vie, toujours avec notre soutien.
Répondre
B
T'es juste énorme,bien au dela de ce qu on aurait pu imaginer et c etait deja qqch...
Répondre

Présentation

  • : Le blog de la famille Lheureux !
  • : Petit blog familial, faisant suite au celebrissime journal papier... LE SI-ZEN !!!
  • Contact

Rechercher